Le programme de
Musica, festival de musique contemporaine à Strasbourg, avait cette année un intérêt particulier pour une italienne.
Le 30 septembre, l'ensemble Accroche Note a joué la Cantate n. 2 du compositeur
Bruno Mantovani, inspirée de six poèmes d'un des poètes italiens les plus connus,
Giacomo Leopardi.
Le programme de Musica récitait ainsi: "Bruno Mantovani (né en 1974), brillant et volubile animateur de la jeune garde française dédie sa deuxième cantate – la première fut créée à Musica en 2006 – à Françoise Kubleret Armand Angster. Composée sur six des Canti du poète de Bologne Giacomo Leopardi (1798-1837), la cantate se développe dans différentes combinaisons : de la voix et de la clarinette seules aux multiples variantes du duo (clarinette volubile, récitatif, homorythmie…). Mantovani repense ici « la ligne ornementale appliquée à la langue italienne, sur des textes portant une forme de musicalité très singulière »."
La première délusion fut le texte du programme, Giacomo Leopardi n'est pas le poète de Bologne, tout le monde en Italie le sait, il vient de la petite ville de Recanati, dans les Marches. Mais on peut encore excuser cela.
La deuxième, plus grande délusion fut la musique et le chant de cette Cantate. Le pouvoir évocateur de la poèsie de Leopardi disparaît complètement. Le choix de la clarinette, l'homorythmie de la cantate, ainsi que le chant presque syncopé qui malmène les textes poétiques, sont difficiles à rapprocher aux Canti de Leopardi.
Je ne suis pas une experte de musique, loin de cela, mais en tant que profane, j'ai la liberté de dire que ce concert ne m'a suscité aucune émotion. Dommage, alors que les textes choisis sont parmi les plus élevés de la litterature italienne.